A la poursuite d'octobre rouge
Publié le 25 Septembre 2010
Parce que Monsieur Woerth continue de nous prendre pour des ignares. Parce bien des députés, supposés représenter le peuple français, ne représentent au mieux que la voix de leur parti, au pire qu'eux mêmes. Parce bien des sénateurs, supposés représenter l'ensemble des collectivités locales françaises, ne représentent au mieux que leur collectivité, au pire s'entendent entre eux pour assouplir en toute discrétion le délit pénal de prise illégale d'intérêts.
Parce que notre gouvernement s'emploie sans relâche à démonter pièces après pièces les fondations républicaines d'un modèle de société égalitaire, solidaire, n'hésitant pas pour ce faire à mettre en "faillite" délibérée nos systèmes de protection sociales, de retraites, d'éducation et de santé afin de justifier sans aucune honte leur abandon au système marchand et concurrentiel avec lequel le privé s'engraisse.
Parce que le président que le peuple français a élu renie ses promesses les unes après les autres, se saisit de réformes pour lesquelles il n'a pas été élu, donne une image de notre pays détestable, se pose en sélectionneur avisé de ministres fantômes, ou maîtres dans l'art de diviser et de nous monter les uns contre les autres.
Parce que Monsieur Sarkozy, oubliant la grandeur de sa charge, dédaignant la catastrophe économique, sociale et morale dans laquelle il contribue avec zèle à plonger notre pays, entend conserver coûte que coûte, vaille que vaille, un modus operandi guidé par ses origines de petit avocat d'affaire, de politicien peu avare en trahison.
Parce que celui qui est devenu le premier d'entre nous est guidé exclusivement par la réussite personnelle et clanique, doux et attentif aux sirènes de l'argent et de ses représentants les plus aisés en particulier, ignorant et insensible à la vie du peuple français en général.
Parce que le prochain "chantier" sur lequel va intervenir ses professionnels de la démolition, après celui des retraites, est celui de la Sécurité Sociale. Parce qu'il n'est pas humainement possible, économiquement supportable, socialement justifiable, démocratiquement acceptable de laisser faire sans que le peuple de France soit entendu. Parce qu'il est inconcevable que ce qui fonde le quotidien et l'avenir de 64 500 000 personnes se décide sans qu'elles soient consultées.
La morgue et le mépris affiché par le gouvernement face à cette journée d'action bien suivie ont fort à propos relégué mes états d'âme à leur place : au mitard ! Alors, après le 23 septembre, emblématique d'une manipulation des chiffres étourdissante, il y aura aussi le 12 octobre en ce qui concerne l'ouvrière que je suis. Le 2 octobre, la conseillère municipale que je suis sortira son tablier pour faire la vaisselle à la salle des fêtes du Bouchaud : ce jour là, c'est le repas des personnes âgées et des retraités de ma commune, offert par le CCAS et le Comité des Fêtes. Cela finira en chansons.