Anonymous or not anonymous ?
Publié le 2 Février 2012
Anonyme… lettres anonymes, coups de fil anonymes, anonymat sur internet, joyeux et tristes trolls en tous genres, y compris orduriers, diffamatoires et parfois non censurés par des "modérateurs" oublieux de la net étiquette…
Dans ces cas de figure, la majorité trouve "que c'est pas bien", d'être ainsi anonyme. Mais parfois, finalement, on s'arrange avec cette vision largement partagée pour estimer, que, oui, c'est bien d'être anonyme… Faudrait savoir !
En digne fille de son père, Marine Le Pen s'agite au sujet de ses 500 signatures. J'ai déjà dit tout le mal que j'en pensais. Aujourd'hui, le Conseil d'état a accepté de transmettre au Conseil constitutionnel la question prioritaire de constitutionnalité soulevée par M. Le Pen quant à l'anonymat des "parrainages". Qu'elle réclame, bien sûr. Si les "sages" devaient lui donner raison, ils le feront en se basant sur le dernier alinéa de l'article 4 de la Constitution (la loi «garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation») modifié et ratifié, entre autres, lors du Congrès de Versailles de 2008, congrès qui a permis l'adoption du traité de Lisbonne par voie parlementaire.
En conclusion, en tant qu'élue de "campagne", je me sens autorisé à poser les constats suivants :
- en général, dans les petites communes, le plus souvent rurales, il est de bon ton d'être "apolitique". Dans de plus grandes communes aussi. J'ai côtoyé et côtoie encore de très nombreux "apolitiques" de droite. Un peu moins de "gauche".
- le maire, élu au sein du conseil municipal, mais auparavant et obligatoirement élu en tant que simple conseiller municipal, a le droit de ne pas vouloir afficher de sympathies partisanes. Ou d'être, réellement, apolitique. Il aura néanmoins le droit, en tant que maire, de présenter un candidat à l'élection présidentielle en le "parrainant", et d'élire les sénateurs.
- ceci m'amène tout naturellement à penser que ces parrainages et votes sont politiques. Alors, de deux choses l'une : ou l'on ne "parraine" pas, ou l'on "parraine", et on assume son choix ! Il n'est pas interdit d'argumenter et d''expliquer ce choix auprès de ses administrés, surtout si l'on s'est revendiqué comme "apolitique" pour se faire élire.
La vie publique est un choix, délibéré, un engagement. Quand cet engagement rencontre le suffrage favorable de nos concitoyens, le premier devoir public est celui de la transparence, le second, la cohérence avec l'image que vous avez choisi de donner de vous pour vous présenter. Engagé, ou pas. Et donc, non anonyme.