De l'argent, et la santé, surtout !
Publié le 19 Mars 2011
C'est ce que, aux quatre coins du monde, les douze coups de minuit du 31 décembre dernier ont déclenché majoritairement comme meilleurs vœux pour cette année 2011. Quelle ironie ! Et quelle leçon, à l'heure où le Japon, sous nos yeux avides, se bat contre un ennemi avec lequel il ne pourra signer aucun traité de désarmement. Les moyens technologiques à notre disposition nous transforment collectivement en voyeurs compulsifs, notre instinct primaire nous poussant à guetter tout signal certain d'un retour à une situation "normale" venu du pays du soleil levant, où des milliers d'enfants, de femmes, d'hommes, ne verront plus jamais le soleil se lever.
Et le cirque commence : les "experts" se succèdent sur les écrans TV, se répandent sur les ondes, se liquéfient dans des écrits que personne ou presque n'a la capacité de lire avec un minimum de sens critique. Des pharmacies se voient assaillies par des demandes pressantes de comprimés d'iode. Des journalistes, migrant de Tokyo à Osaka, nous font régulièrement un compte rendu en "live". Quid des causes initiales de ce désastre, en aval des phénomènes naturels, et en amont de l'accident de Fukushima ? Un journaliste, en France, répond à cette question : de l'argent surtout ! La santé…
Certains se précipitent pour acheter compteur geiger ou autre instrument rassurant. Ridicule ? Pas du tout. Et encore moins en France après la gestion calamiteuse de l'accident de Tchernobyl. Pour se comporter de façon calme et rationnelle, il est important d'avoir confiance. Notre confiance, en 1986, nous savons tous comment nous l'avons placée : à perte. Alors, aujourd'hui, devons-nous être surpris des craintes qui s'emparent de nous ? Non. La raison en est simple : le souvenir d'une confiance trahie ne s'efface pas comme cela. Et ceux qui doutent des informations communiquées doivent être respectés. En France, le milieu scientifique manque d'esprits frondeurs., adeptes du parler vrai. Devrons-nous vivre un jour un drame équivalent à celui de la Biélorussie pour que se lèvent des Vassili Nesterenko ou Youri Bandajewski ?
Si vous avez besoin d'être rassuré parce qu'informé correctement, voici des liens :
CRIIRAD - Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité
Communiqué CRIIRAD du 17 mars à 13 heures
Et pour finir, aujourd'hui 19 mars à 9 heures, la balise de Péage de Roussillon de la CRIIRAD nous donne l'information suivante : "la balise fonctionne normalement. Les activités mesurées en direct ne mettent en évidence aucune anomalie de contamination".