Emprunts toxiques, le court terme au détriment de la raison et de l'intérêt général
Publié le 6 Octobre 2011
Et ce qui devait arriver… arriva. Quand au mieux l'ignorance, au pire le cynisme (tout aussi détestable chez un élu de la république) se conjugue au froid calcul de "conseillers financiers" ou "d'experts financiers" uniquement concentrés sur des intérêts particuliers bien compris, nous assistons à une démonstration cinglante de la "bonne gestion" du privé, au détriment de l'intérêt général des habitants d'une commune, d'une région, ou d'une communauté d'agglomération. Quand ce n'est pas d'un pays entier. Démonstration.
Août 2011, déclaration de Pierre Mariani, directeur général de Dexia : …/…"Un semestre tout à fait exceptionnel qui s'est déroulé dans un environnement parmi les plus tendus qu'on ait connus depuis 2008." Pierre Mariani s'attend donc à un retour aux bénéfices dès le prochain trimestre. Il n'envisage pas pour autant de reprendre une distribution de dividendes en 2012."…/… Source : l'excellent Figaro
La distribution de coups de pieds aux fesses, c'est pour quand ?
…/… "C'est au début des années 2000 que la commercialisation des emprunts toxiques aux collectivités locales a démarré. Elle s'est intensifiée en 2003-2004, dans le contexte de forte concurrence entre les banques, de la privatisation du Crédit local de France, devenu Dexia, et de taux d'intérêt favorables. A l'époque, les établissements financiers ont inventé des nouveaux crédits, très complexes, à taux variable, indexés sur de multiples paramètres, comme l'écart entre les taux courts et les taux longs ou entre différentes devises, comme le yen, le yuan, la livre ou le franc suisse.
Certaines formules de calcul de taux sont accompagnées de coefficients multiplicateurs, qui augmentent le risque. Des mécanismes empêchent un taux, une fois parvenu à un certain seuil, de redescendre. L'attrait de ces formules était que, les deux ou trois premières années, les taux facturés à l'emprunteur étaient très bas, voire nuls. Ce qui séduisait les élus, qui pouvaient afficher une charge financière réduite, à quelques mois des échéances électorales.…/…
Les services financiers des collectivités locales n'étaient pas toujours armés pour bien négocier et mesurer les engagements pris. A ce jeu, les banques étrangères, comme Deutsche Bank ou Royal Bank of Scotland, se sont montrées très entreprenantes pour conquérir des parts de marché. Ce sont près de 20 % des 130 milliards d'encours de crédit des collectivités locales (note de Vachane : à fin 2009) qui sont des produits structurés et 10 % de crédits particulièrement explosifs, les prêts dits "boule-de-neige" et ceux indexés sur les devises hors zone euro. Une circulaire de 1992 interdit aux collectivités locales de souscrire des produits dérivés spéculatifs. Mais celle-ci n'a pas toujours été respectée et son champ n'a pas été étendu aux crédits eux-mêmes." …/… Source : Le Monde économie du 11/11/2009
Et pour finir, une interview d'un ex-trader de JP Morgan.
Hors-sujet ? Si vous le dites…